L'annonce faite par l'Etat Néerlandais, mercredi 27 février 2019 sur sa prise de participation de 14% dans la compagnie aérienne Air France -KLM a fait réagir le gouvernement Français par la voie de Bruno Lemaire, Ministre de l'Economie et des Finances qui s'est offusqué de cette prise de participation.
Mais, le milieu de la finance a bien compris que la réaction du Ministre était politique et rien d'autres car des achats de titres sur le marché se voit et avec les nouvelles réglementations bancaires comme MIFID2, cela est encore plus claire car l'industrie peut mieux savoir qui est l'acheteur, le vendeur, son identité, etc...
De plus le gouvernement Neerlandais a dû prévenir Air France et l'AMF lorsqu'il avait franchi le seuil des 5% de participations dans la compagnie aérienne.
Tout cette agitation est du grand guignol, du moins, on l'espère car sinon, il y aurait un sérieux manque de communication entre l'AMF et Bercy, ce qui serait vraiment étonnant.
Toujours est-il que l'Etat Néerlandais est à position égale avec l'Etat Français puisque ce dernier détient 14.29% et les Néerlandais, 14%.
Cette prise de participation arrive dans un contexte particulier et de crispations de la part de KLM.
Certes, il ne faut pas oublier que KLM avait été sauvé de la faillite par Air France en 2004. Depuis lors, la direction de KLM a su révolutionner son organisation et faire en sorte que KLM soit rentable, ce qui est le cas aujourd'hui car la compagnie Néerlandaise KLM affiche une marge d'exploitation de 5% contre 1.2% pour Air France.
Certes, si Air France n'avait pas connu de grève, la marge aurait été de 4%.
D'autre part, le patron de KLM ne devait pas être reconduit dans ses fonctions. En effet, les dirigeants de la branche néerlandaise avaient manifesté, au début de février, leur inquiétude quant au non-renouvellement du mandat de leur patron en avril prochain et averti que le personnel pourrait faire grève.
Air France devra maintenant compter sur son nouveau partenaire actionnaire qui n'est pas neutre dans les relations diplomatiques à venir.